Sellsy crm : fonctionnalités, limites et bonnes pratiques pour votre prospection b2b

Sellsy crm : fonctionnalités, limites et bonnes pratiques pour votre prospection b2b

Si vous faites de la prospection B2B en France, vous avez forcément entendu parler de Sellsy. CRM français, orienté PME, avec un discours très “commercial + facturation + pilotage” qui parle à beaucoup de dirigeants.

Mais la vraie question, c’est : est-ce que Sellsy est un bon choix pour structurer votre prospection B2B ? Qu’est-ce qu’il fait bien, où sont ses limites, et comment l’utiliser de manière efficace sur le terrain ?

C’est ce qu’on va voir ensemble ici, sans bullshit marketing, avec un focus très concret sur la prospection.

Sellsy : ce qu’il faut comprendre avant de l’utiliser pour prospecter

Sellsy n’est pas juste un CRM “contacts + opportunités”. C’est une suite commerciale qui mélange :

  • CRM (contacts, sociétés, opportunités, pipeline)
  • Facturation et devis
  • Gestion de la relation client (support, suivi)
  • Un peu de marketing (emails, formulaires, tracking)

En clair : Sellsy est pensé pour suivre tout le cycle client, de la prospection à la facturation. Pour de la vente B2B, c’est un vrai plus : le commercial voit directement l’impact business de ses deals, le dirigeant suit facilement le pipeline et la facturation, et tout le monde travaille sur le même outil.

En revanche, ça veut dire aussi que Sellsy n’est pas un “monster CRM” ultra spécialisé prospection comme certains outils américains. Ça reste un outil généraliste, très correct pour structurer une prospection B2B de PME/ETI, mais qu’il va falloir paramétrer intelligemment.

Fonctionnalités clés de Sellsy pour la prospection B2B

Pour comprendre ce que vous pouvez vraiment en tirer, on va se concentrer sur les briques qui impactent directement votre prospection.

Gestion des contacts et des comptes : la base de votre prospection

Sellsy permet de structurer proprement votre base prospects :

  • Fiches sociétés : secteur, taille, SIRET, CA, statut (prospect, client, dormant…), tags, etc.
  • Fiches contacts : rôle, niveau de décision, source du lead, historique d’échanges.
  • Relations entre contacts et sociétés : utile en B2B quand vous avez plusieurs interlocuteurs sur un même compte.

Ce qui est intéressant pour la prospection :

  • Vous pouvez taguer vos prospects (source, segment, priorité).
  • Vous pouvez créer des vues filtrées pour vos listes de prospection (par exemple : “DG PME Industrie > 20 salariés, non contactés depuis 30 jours”).
  • Chaque commercial peut avoir ses propres listes de suivi.

C’est la fondation de vos campagnes de prospection. Si cette partie est mal pensée, tout le reste sera bancal.

Pipeline de vente : visualiser votre prospection

Sellsy propose des pipelines d’opportunités en mode “kanban” classique, avec des étapes personnalisables (ex : Lead > Premier contact > Démo > Proposition > Négociation > Gagné/Perdu).

Pour la prospection B2B, ce pipeline vous permet :

  • De suivre les leads en cours d’activation.
  • De prioriser vos relances (par étape + date de dernière action).
  • De mesurer vos taux de conversion par étape (où ça bloque ? Décroche-t-on assez de RDV ? Perdez-vous trop au moment de la propale ?).

Utilisé correctement, le pipeline Sellsy devient votre tableau de bord de prospection, pas juste un “endroit où mettre les opportunités pour faire plaisir au manager”.

Emails, tâches et suivi d’activité : éviter les fuites dans le tunnel

Côté prospection, Sellsy propose :

  • Envoi d’emails directement depuis les fiches contact (avec modèles réutilisables).
  • Synchronisation email (via Office 365, Gmail, etc.) pour remonter les échanges dans Sellsy.
  • Tâches, rappels et to-do associés aux contacts ou aux opportunités.

Pour un commercial, l’usage idéal ressemble à ça :

  • Chaque appel / email important est logué dans Sellsy.
  • Chaque interaction crée une prochaine action claire (rappel, relance email, envoi d’info).
  • Chaque matin, il ouvre sa vue “Mes tâches du jour” et non sa boîte mail.

C’est basique sur le papier, mais dans la réalité, c’est ce qui fait la différence entre un CRM mort et un CRM qui pilote vraiment votre prospection.

Automatisation légère : scénarios de suivi et relances

Sellsy permet de mettre en place un certain niveau d’automatisation :

  • Envoi de séquences d’emails simples.
  • Création automatique de tâches selon des conditions (ex : “si opportunité créée mais pas de relance planifiée, créer une tâche pour le commercial”).
  • Workflows de type “si… alors…” sur les statuts, tags, champs personnalisés.

Ce n’est pas un outil de cold emailing massif ni un marketing automation ultra avancé. Mais pour de la prospection B2B structurée, vous pouvez déjà :

  • Automatiser des relances post-rendez-vous.
  • Relancer les devis non signés au bout de X jours.
  • Notifier un commercial quand un lead réalise une action clé (remplit un formulaire, ouvre un email important, etc.).

Ça ne remplace pas un outil dédié de prospection multicanale, mais ça peut couvrir 60–70 % des besoins d’une équipe commerciale B2B classique.

Reporting et pilotage : suivre l’efficacité de votre prospection

Sellsy propose des tableaux de bord prêts à l’emploi + des rapports personnalisables :

  • Nombre de leads créés par période / source.
  • Nombre de RDV pris, propositions envoyées, deals gagnés.
  • CA signé par commercial, par segment, par produit.
  • Durée moyenne des cycles de vente.

Côté prospection pure, les rapports les plus utiles à mettre en place :

  • Leads créés vs leads travaillés vs leads perdus.
  • Taux de transformation par étape du pipeline.
  • Temps moyen entre “lead créé” et “premier contact”.
  • Comparatif par commercial sur les activités (appels, emails logués, RDV fixés).

L’objectif : transformer vos intuitions (“je prospecte beaucoup en ce moment”) en données concrètes (“j’ai créé 52 nouvelles opportunités ce mois-ci, mais je convertis mal la phase proposition”).

Limites de Sellsy pour la prospection B2B

Aucun CRM n’est parfait, Sellsy non plus. Pour faire un vrai choix, il faut aussi regarder ses angles morts.

Prospection multicanale avancée : ce n’est pas son terrain de jeu

Si votre stratégie repose sur :

  • Du cold emailing massif très segmenté.
  • Des séquences multicanales (LinkedIn + téléphone + email + SMS).
  • Des scénarios complexes de nurturing marketing.

Sellsy va vite montrer ses limites. Il n’est pas pensé pour être votre “machine de guerre d’acquisition” mais plutôt votre socle commercial + suivi.

Dans beaucoup de cas, la bonne approche consiste à :

  • Garder Sellsy comme CRM central.
  • Brancher un outil de prospection dédié (Lemlist, LaGrowthMachine, Waalaxy, etc.).
  • Synchroniser les leads qualifiés et les réponses dans Sellsy pour le suivi commercial.

Ergonomie et adoption : risque de “usine à gaz”

Sellsy est complet. Trop complet pour certains profils commerciaux qui veulent un outil ultra simple.

Les deux écueils fréquents :

  • Vous activez trop de modules et l’outil devient lourd.
  • Vous laissez tout “par défaut” et les commerciaux ne s’y retrouvent pas.

Résultat : les commerciaux hésitent à l’utiliser, n’enregistrent pas tout, et vos données sont incomplètes. Donc votre pilotage est biaisé. Cercle vicieux classique.

Personnalisation et process spécifiques

En B2B, surtout en vente complexe, les process sont rarement “vanilla”. Vous avez peut-être :

  • Des étapes internes de validation.
  • Des cycles de vente longs avec plusieurs décideurs.
  • Des offres modulaires, des POC, des phases pilotes.

Sellsy permet une bonne personnalisation (champs, pipelines, tags), mais certaines entreprises très structurées peuvent se sentir un peu à l’étroit par rapport à des CRM plus “enterprise” (HubSpot Enterprise, Salesforce, Pipedrive + stack custom, etc.).

Pour qui Sellsy est un bon choix en prospection B2B ?

Globalement, Sellsy a du sens si :

  • Vous êtes une PME/ETI B2B (ou startup en croissance) avec une équipe commerciale structurée.
  • Vous voulez un seul outil qui gère CRM + devis + facturation + pilotage.
  • Votre prospection est sérieuse, mais pas encore en mode “growth machine” ultra segmentée.
  • Vous avez un minimum de maturité process et vous êtes prêts à cadrer l’usage de l’outil.

En revanche, si :

  • Vous êtes une micro-structure avec très peu de deals par an.
  • Vous êtes une grosse machine commerciale internationale très exigeante sur les workflows.
  • Votre go-to-market repose à 80 % sur du cold outbound multicanal très poussé.

Il faudra soit compléter Sellsy avec d’autres briques, soit envisager d’autres CRM plus adaptés à votre niveau de complexité.

Bonnes pratiques pour utiliser Sellsy dans votre prospection B2B

Maintenant, parlons concret : comment tirer vraiment parti de Sellsy pour votre prospection, sans vous perdre dans les menus ?

Structurer un pipeline qui colle à votre vrai cycle de vente

Oubliez les pipelines génériques “Lead / Opportunity / Won / Lost”. Prenez 30 minutes avec vos commerciaux et posez-vous les questions suivantes :

  • Quelles sont les vraies étapes par lesquelles passe un prospect avant de signer ?
  • À quelle condition précise un lead passe d’une étape à l’autre ?
  • Qui fait quoi, à quelle étape (SDR, account executive, dirigeant, technique) ?

Puis, paramétrez un pipeline Sellsy avec :

  • Des noms d’étapes clairs (pas de “En cours”).
  • Des critères de passage écrits noir sur blanc dans un document partagé.
  • Une limite du nombre d’étapes (7–8 max pour garder de la lisibilité).

Objectif : n’importe quel commercial doit savoir en 10 secondes dans quelle étape mettre un prospect, et un manager doit pouvoir analyser le pipeline sans demander un roman explicatif.

Mettre en place un scoring ou une priorité de leads simple

Vous n’avez pas forcément besoin d’un scoring automatique ultra sophistiqué. Parfois, un système simple dans Sellsy suffit :

  • Créez un champ “Priorité lead” (Chaude / Tiède / Froide).
  • Définissez des critères partagés pour chaque niveau (budget, timing, fit sectoriel, signaux d’intérêt).
  • Obligez chaque commercial à renseigner ce champ dès qu’il a eu un premier échange qualifiant.

Ensuite, vous pouvez créer des vues :

  • “Leads chauds à contacter cette semaine”.
  • “Leads tièdes sans nouvelle action depuis 14 jours”.

Ce genre de vue dans Sellsy aide énormément à la priorisation quotidienne.

Standardiser les suivis avec modèles d’emails et tâches types

Au lieu de laisser chaque commercial écrire ses emails au feeling, créez des modèles Sellsy pour les moments clés :

  • Relance après un premier appel sans réponse.
  • Suivi après une démo.
  • Relance sur proposition envoyée.
  • Email “pas de nouvelles” de fin de cycle.

Couplé avec des types de tâches standard (Appel découverte, Relance propale, Relance RDV, etc.), vous :

  • Gagnez du temps.
  • Homogénéisez la qualité de vos suivis.
  • Rendez vos rapports Sellsy plus lisibles (vous savez ce qui a été fait, par qui, et à quel moment).

Relier prospection et facturation : montrer l’impact aux commerciaux

Un avantage clé de Sellsy, c’est la vue bout-en-bout : du premier contact au devis, puis à la facture. Utilisez-le comme levier de motivation :

  • Montrez à chaque commercial le CA généré sur ses opportunités.
  • Affichez un dashboard d’équipe avec pipeline + signés du mois.
  • Analysez les deals gagnés/perdus en partant des données Sellsy et pas des impressions.

En B2B, un commercial qui voit en temps réel l’impact de sa prospection sur le chiffre d’affaires est généralement plus impliqué dans l’usage du CRM.

Exemple concret : mise en place Sellsy pour une équipe de 5 commerciaux

Pour illustrer, prenons une PME B2B qui vend une solution SaaS à des PME industrielles, avec 5 commerciaux répartis par région.

Ce qu’on mettrait en place dans Sellsy :

  • Segments de comptes : Industrie légère / Industrie lourde / Services autour de l’industrie.
  • Tags sur les prospects : salon, inbound site, recommandation, outbound ciblé.
  • Pipeline avec étapes : Lead créé / Contact établi / Découverte réalisée / Démo planifiée / Démo faite / Proposition envoyée / En négociation / Gagné / Perdu.
  • Champs personnalisés : Taille de flotte, Outil concurrent utilisé, Urgence (1–3).
  • Vues dédiées par commercial : “Mes leads créés il y a > 7 jours sans premier contact”, “Mes opportunités avec proposition envoyée > 10 jours sans news”.
  • Modèles d’emails : relance post-démo, relance sur devis, message de reprise après 3 mois de silence.

Résultat attendu après 2–3 mois :

  • Pipeline propre, mis à jour quotidiennement.
  • Visibilité claire sur les taux de conversion par étape.
  • Réduction du nombre de leads “oubliés” car aucune tâche n’était planifiée.
  • Meilleure priorisation du pipe grâce aux champs Urgence + Priorité lead.

Checklist rapide avant de lancer Sellsy dans votre équipe commerciale

Avant de déployer Sellsy ou de le réorganiser pour la prospection, vérifiez ces points :

  • Vos étapes de pipeline sont définies et comprises par tous.
  • Vous avez listé les champs indispensables à la qualification (maximum 5–7 obligatoires, pas 25).
  • Vous avez défini des règles simples d’usage : qui crée quoi, qui met à jour quoi, à quel moment.
  • Vous avez préparé quelques modèles d’emails et types de tâches.
  • Vous avez au moins 2–3 tableaux de bord de base pour suivre la prospection.
  • Vous avez prévu une formation courte mais orientée terrain, pas une démo fonctionnelle de 2 heures.

Un CRM, même bien pensé, ne fera jamais la prospection à votre place. En revanche, bien paramétré et bien utilisé, il peut structurer, sécuriser et amplifier tous vos efforts B2B. Sellsy coche beaucoup de cases pour les PME françaises, à condition de l’aborder comme ce qu’il est réellement : un socle commercial à adapter à votre process, pas une baguette magique.